Sunday, February 10, 2008

Le Figaro - Economie : Lagarde : «L'Europe sera aussi touchée» par la crise


Dans un entretien au Figaro à paraître demain, le ministre de l'Économie, des finances et de l'Emploi dresse le bilan du sommet du G7 de ce week-end.
Réunis à Tokyo, les ministres des Finances et les responsables des banques centrales du G7 ont reconnu, samedi, que la croissance risquait un ralentissement «à plus ou moins court terme». Le secrétaire d'État américain au Trésor veut néanmoins croire que son pays échappera à la récession cette année. Face à ces perspectives, les membres du G7 promettent de «prendre les actions appropriées, individuellement ou collectivement» sans rien entreprendre de concret pour le moment. Ils demandent aux banques de dévoiler «entièrement et rapidement leurs pertes».

Les pays du G7 apparaissaient divisés avant la réunion de Tokyo. Avez vous finalement rapproché vos points de vue ?
Nous avons une convergence de vue totale sur le diagnostic. Toutes les économies seront touchées, mais à des degrés divers. Les Etats-Unis seront clairement les plus atteints : le secrétaire d'état américain au Trésor a livré un diagnostic sombre de la conjoncture américaine, qui sera très impactée par l'affaissement du secteur immobilier. Si les Etats-Unis devraient éviter la récession, leur croissance sera toutefois très faible. L'Europe sera elle aussi touchée, quoi qu'un peu moins et de manière différente selon les pays. Le FMI estime ainsi que l'Italie sera la plus concernée, devant l'Allemagne et la France, qui se tiennent dans un mouchoir de poche, l'Angleterre arrivant derrière. Enfin, le Japon apparaît relativement plus protégé, du fait notamment d'une zone commerciale très dynamique : les pays émergents asiatiques n'ont visiblement aucune inquiétude sur leur propre situation.

Qu'avez vous décidé de faire pour relancer la croissance ?
Henry Paulson, le secrétaire d'état américain au Trésor nous a détaillé le plan de relance budgétaire qui vise à réinjecter un point de PIB dans l'économie. Les ménages devraient percevoir leur chèque courant du mois de mai, ce qui laisse bon espoir que la consommation reparte à partir de juin. Dans l'ensemble, nous sommes tombés d'accord sur le fait qu'il n'était pas nécessaire que nous adoptions tous un plan de relance aussi massif. Chacun doit réagir selon ses moyens et la situation propre à son économie. Mais le FMI, par la voix de son directeur général Dominique Strauss-Kahn a rappelé qu'il était souhaitable qu'un quart du PIB mondial environ puisse procéder, aux côtés des Etats-Unis, à une relance temporaire ou un soutien à l'activité sous des formes diverses. C'est un langage tout à fait nouveau de la part de cette institution qui mérite d'être écouté.

A combien chiffrez-vous le montant de la crise des subprime dans le monde et pour la France ?
Selon le FMI les pertes bancaires pourraient s'élever à 400 milliards de dollars (275 milliards d'euros) au total, réparties entre banques américaines, européennes et asiatiques. Les banques françaises ont récemment communiqué sur les provisions qu'elles passaient à leur bilan pour couvrir ces pertes. Je me félicite de cette transparence qui est la condition du rétablissement de la confiance.

Quelles solutions apportez-vous à la crise de confiance ?
A court terme, nous sommes tous tombés d'accord pour pousser les banques à provisionner et chiffrer leurs pertes le plus vite possible et à lancer les opérations de recapitalisation qui s'imposent. Nous allons surveiller également avec une grande attention la situation des réhausseurs de crédit aux Etats-Unis. A moyen terme, nous demandons au comité de Bâle d'accélérer ses travaux pour pousser les banques à rénover leurs ratios de liquidité comme elles ont révové les ratios de solvabilité qu'elles doivent respecter. Par ailleurs, nous demandons aux agences de notation de continuer à travailler sur la résolution de leurs conflits d'intérêt et sur l'amélioration de leurs grilles de notations, faute de quoi nous n'hésiterions pas à réguler le système.

Pensez vous que l'économie française pourra échapper à un choc d'une telle ampleur ?
Notre situation est très différente que celle des Etats-unis : notre marché de l'emploi continue à être dynamique, la consommation tient le choc et l'immobilier n'est pas concerné par l'affaissement Outre-Atlantique. Je n'ai pas suffisamment d'éléments susceptibles de m'amener à changer ma prévision actuelle. Je reste convaincue que nous serons autour de 2% de croissance sur l'ensemble de 2007 tout comme en 2008. Notre plan de relance s'appelle la loi «travail emploi pouvoir d'achat» votée en juillet dernier. Très critiquée à l'époque elle va se révéler particulièrement utile dans la situation présente : les américains vont recevoir des chèques du trésor, les français, eux vont voir leur feuille de paye augmenter.

Le climat se tend au sein de l'eurogroupe, où de nombreux pays membres réclament de la France qu'elle prenne plus de mesures pour parvenir à l'équilibre budgétaire dès 2010. Qu'allez vous leur répondre, lors de la réunion prévue aujourd'hui ?
L'eurogroupe se base sur les prévisions que le précédent gouvernement lui avait adressées en avril 2007. Leur réaction pourrait se comprendre, en théorie, mais en un an la situation a beaucoup évolué et s'est fortement tendue. Durcir le discours sans tenir compte de l'évolution de l'environnement me paraît manquer de réalisme. Je vais donc inviter nos partenaires à regarder toutes les réformes structurelles que nous avons déjà lancées, qu'ils appelaient d'ailleurs de leur vœux, et leur rappeler que tous les résultats ne se feront pas sentir en un an. Nous faisons tous les efforts possibles pour parvenir à l'équilibre en 2010 mais dans la situation actuelle il ne faut pas se raconter d'histoire, ce sera très difficile, indépendamment de notre volonté.

Que pensez vous des récentes déclarations de Jean-Claude Trichet en matière de taux d'intérêt ?
Je suis très satisfaite du changement de ton et de fond dans l'approche de la Banque centrale européenne. Le conseil des gouverneurs a décidé de se mettre dans une attitude souple et flexible, pour réagir, dans un sens ou dans l'autre à toute nouvelle évolution sur le fronts de la croissance ou de l'inflation. Avec pragmatisme et sans dogmatisme.



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Le Monde.fr : Subprimes : le G7 demande aux banques de dévoiler leurs pertes






Les ministres des finances et banquiers centraux des pays riches du G7 - qui rassemble les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, l'Italie et le Canada - ont estimé, samedi 9 février, que leurs économies allaient toutes subir à court terme un ralentissement de leur croissance, selon un projet de communiqué final dont l'AFP a obtenu une copie. "Dans toutes nos économies, à différents degrés, la croissance devrait ralentir à plus ou moins court terme", ont-ils averti dans ce projet de communiqué, qui devait être adopté à l'issue de leur réunion à Tokyo.


Le marché immobilier résidentiel américain devrait notamment subir "une plus ample détérioration", craint le G7. Pour faire face à cette mauvaise conjoncture, les pays du G7 se disent prêts à "prendre les actions appropriées, individuellement ou collectivement, de façon à assurer la stabilité et la croissance de (leurs) économies" et celle des marchés financiers.


Ils ont appelé les banques à déclarer de quelle façon elles sont touchées par la crise des crédits immobiliers à risques américain "subprime", insistant sur "l'importance pour les institutions financières de dévoiler entièrement et rapidement leurs pertes", ainsi que la valorisation des créances à risques dont elles disposent encore, selon le projet de texte. Ces efforts de transparence doivent s'accompagner "de mesures pour renforcer leur base capitalistique si nécessaire", ont estimé les membres du G7.

Selon eux, de telles mesures joueront "un rôle important pour réduire les incertitudes, améliorer la confiance et rétablir le fonctionnement normal des marchés", en pleine tourmente depuis l'éclatement de la crise l'été dernier.


Les pays du G7 ont également exhorté les agences de notation financière à" empêcher les conflits d'intérêt potentiels". Les agences de notation sont chargées d'évaluer les capacités de remboursement des entreprises et des institutions publiques qui s'endettent. Ces notes servent à orienter les choix des investisseurs.

Les agences sont toutefois critiquées depuis l'éclatement de la crise du "subprime" l'été dernier en raison d'un conflit d'intérêt potentiel, puisqu'elles tirent aujourd'hui l'essentiel de leurs revenus des émetteurs de titres qu'elles sont chargées d'évaluer objectivement



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World Bank Report - Globalization Requires Education Reforms in Middle East and North Africa



" February 4, 2008—Countries in the Middle East and North Africa need to overhaul their education systems to meet the demands of an increasingly competitive world and realize the potential of their large and growing youth population.

That's one of the principal findings of a new World Bank report, The Road Not Traveled: Education Reform in the Middle East and North Africa, a comprehensive economic analysis of the impact of education investments on the region, as well as demographic changes, globalization, labor migration, and the role of the labor market.

The report, released today in Amman, Jordan, points out that education reform alone will not drive economic growth. The region is home to large informal markets and generally lacks significant dynamic sectors that can compete internationally – characteristics that contrast sharply with East Asia and some economies in Latin America."...


The report emphasizes that policy-makers should use incentives, public accountability, curriculum, and labor market reforms to make the region’s economies more dynamic.

After 40 years of education investments that have closed the gender gap at the primary school level and resulted in nearly universal education, the region faces new challenges posed by globalization and the “increasing importance of knowledge in the development process,” says the report.

‘The Education Systems Must Be Changed to Deliver New Skills’

Today's world of intense global competition and rapid technological change demands problem-solving, communication and language skills not being emphasized in most schools of the region, argues the report.

“Since education is the main source of knowledge creation, the task is clear,” it says. “The education systems must be changed to deliver new skills and expertise necessary to excel in a more competitive environment.”

Countries in the region are not enjoying the same returns on education investment at the higher-education level as some fast-growing middle-income countries in Asia, such as Malaysia and the Republic of Korea, and “certainly not meeting aspirations,” says Michal Rutkowski, Sector Director for Human Development in the World Bank's Middle East and North Africa (MENA) region.

“What we see in the region is that those who graduate from universities cannot find jobs. The unemployment rate is very high among them. Therefore the average return that you observe is also not high, and this is a serious problem,” says Rutkowski.

‘There Are No Proper Signals Sent to Higher Education Establishments’

He says the primary problem lies in a labor market dominated by the public sector in many countries, where university graduates will pass up opportunities in the private sector to wait two, three or four years for a public sector job offering lifetime employment and benefits above what the market offers.

“This is a major distortion for the labor market, but it also creates a situation in which there are no proper signals sent to higher education establishments in terms of which skills are in demand, and which skills are not in demand,” adds Rutkowski.

For that reason, the report also examines one of the most critical prior conditions to a well functioning education system—a well-functioning labor market—and recommends reforms in the area go hand-in-hand with educational reforms, notes Daniela Gressani, Vice President of the World Bank's Middle East and North Africa (MENA) region, in the Foreword to the report.

Educational reforms are expected to be costly. The number of students seeking post-compulsory education is expected to increase considerably in the next decades. Countries will also have to transmit skills and competencies to a greater swathe of the population to remain competitive, says the report.

Up until now, MENA countries focused on building schools, recruiting and training teachers, and enrolling ever greater numbers of boys and girls in primary school. Special efforts were made to include girls, rural children, children of particular ethnic groups, and the disabled, says the report.

But the region still lags behind East Asia and Latin America in literacy and in average years of schooling among people 15 and older. While most boys and girls enroll in primary school, many drop out in the 5th, 6th, and 7th grades, particularly girls, to work or because of societal pressures, says Rutkowski.

Governments need to consider every investment as to how it will contribute to the education process, including how teachers are trained, and whether they're trained to do better at old-fashioned rote learning or in much needed inquiry-based learning, he adds.

‘Soft Skills’ Called Critical to Increasing Productivity

Students in the region need more inquiry-based learning and a new set of “soft skills”—problem solving, communications, foreign language—that are critical to further advancement.

“In order to become competitive, there has got to be a shift from the ability to perform routine tasks towards those soft skills which are absolutely essential for increasing productivity,” says Rutkowski. “This shift is in the process, but the countries really need to accelerate it in order to remain competitive.”

Incentives, such as rewards for good performance for both students and teachers, and public accountability will be essential tools in achieving educational goals, says the report. Education authorities need to acquire input from a number of actors, including non-governmental organizations, advocacy groups, watchdog organizations, parents, professional organizations and others. Public financing should be much more tied to outcomes, and to innovation, Rutkowski adds.

“It's very important that education becomes a sector characterized by public accountability,” he says. “That means that both at the national and local levels, it actually matters how the education system performs, that people know about it, and demand that education does better, and that parents have an influence on what's happening at school, local government has an influence over curricula, and when there is international testing the newspapers write about it so they know how students perform.”

The whole report is available on the WB website
[Source:World Bank]