Tuesday, January 29, 2008



The case for a global fiscal boost
By Dominique Strauss-Kahn

Published: January 29 2008 18:56 | Last updated: January 29 2008 18:56

Aglobal economic slowdown is under way: problems in US housing continue, the US and   European financial systems remain under stress and growth in the rest of the world is beginning to be dragged down. Of course, from the International Monetary Fund’s perspective, medium-term considerations are of critical importance. Nonetheless, this does not preclude potentially effective counter-cyclical policies.

Our latest forecasts, released on Tuesday, are for a marked US slowdown and a more moderate but still significant slowdown in other industrial countries. The precise timing of a slowdown in emerging markets is not completely clear, but we think it may come sooner rather than later given their strong linkages with industrialised countries.

What should policymakers around the world do if growth slows as sharply as we expect? Many countries have worked hard in recent years to build the credibility of monetary policy, so that inflation expectations are low and stable. Many have put their fiscal policy on to a more sustainable footing to deal with challenging demographics, including rising dependency ratios as populations age. And key industrialised countries and emerging markets have come together, through the multilateral consultation co-ordinated by the IMF, to reduce medium-term global imbalances between savings and investment.

It is this hard work that has created the space today for policies to be able to counter the slowdown. The first line of defence remains monetary policy. If growth slows and inflation remains under control, there is scope for cutting interest rates. Of course, countries face risks to inflation, from global forces such as oil prices or from internal ones such as a strong push for higher wages.

However, as long as expectations of inflation remain well anchored, the credibility that monetary policy currently enjoys creates the space for interest rate cuts to help economies facing a slowdown.

Leading central banks, in particular, have strong credibility – witness their ability to support liquidity in money markets over the past six months, while being clear about their continued commitment to low inflation.

But monetary policy may not be enough. Why? There are two main reasons.

First, the transmission mechanism for monetary policy is damaged. While cutting interest rates is still effective, it may not work to stimulate investment and consumption as fast as usual. Banks have suffered substantial capital losses and thus want to consolidate their balance sheets and avoid taking on additional risk. Moreover, normally low-risk assets (such as jumbo mortgages in the US) are at present regarded as higher-risk. These impediments may slow down the positive effects of monetary policy.

Second, there is a risk that if a slowdown really takes hold, it will be hard to shake off. The US and some emerging markets have a history of bouncing back quickly. Other countries, including some in Europe and some in the developing world, have traditionally found a rapid recovery to be more difficult.

In fact, the US also might find it harder to shake off a slowdown this time, given that households need to rebuild savings rates after many years in which their wealth was boosted by housing and equity market returns.

Timely and targeted fiscal stimulus can add to aggregate demand in a way that supports private consumption during a critical phase. Of course, it has to be temporary – there is still much work to be done to get ready for the approaching retirement boom. And it has to focus on adding to aggregate demand quickly. In a sense, medium-term fiscal policy is all about saving for a rainy day. It is now raining.

The appropriateness of this approach will vary country by country. Some countries have fiscal space given low debt levels and reasonable budget deficits or even surpluses; others have monetary space as inflation is low and likely to decline as output slows. Countries that have fiscal and monetary space should consider now what it would take to line up a temporary fiscal stimulus that can be deployed quickly if needed as events unfold in 2008.

Of course, there are risks to this use of fiscal policy. But doing nothing raises the risk of very bad outcomes. Identifying, trying to prevent and helping to reduce such risks is a core business of the IMF.

Industrial countries and emerging markets alike have built monetary policy credibility and strong fiscal frameworks, in ways that are consistent with the IMF’s advice and its view of the world. The space created by these past efforts should now be used.

The global downturn can be short-lived and ultimately moderate if leading countries of the world understand the need for a sensible and well-timed policy response. And what is good for one country – a responsible combination of monetary and fiscal policy – will also be good for the world economy.


The writer is managing director of the International Monetary Fund

Copyright The Financial Times Limited 2008


Le mécano de la Générale

Le mécano de la Générale
LE MONDE | 29.01.08 | 12h50 • Mis à jour le 29.01.08 | 15h18


Banque connue pour l'excellence de sa maîtrise du risque" recherche "chargé de mission conformité et gouvernance". Cette offre d'emploi, bien visible, jeudi 24 janvier, sur le site Internet d'eFinancialCareers, le premier réseau mondial de recrutement du secteur de la finance, est publiée par la Société générale.

La même Société générale qui, quelques heures plus tôt a mis le monde en émoi, en annonçant la mise au jour d'une fraude record dans l'histoire de la finance.

Un homme, seul, un trader "junior" de 31 ans, est accusé par les dirigeants de la banque française d'avoir fait perdre 4,9 milliards d'euros à l'établissement. Il a "joué" 48 milliards d'euros sur les marchés financiers. Bien plus que les capitaux dont dispose la banque, l'équivalent du produit intérieur brut du Bangladesh !


Le mot n'a jamais été prononcé, mais la Société générale, la troisième banque française, a bel et bien frôlé la faillite. Entre la découverte de la fraude, samedi 19 janvier, et sa divulgation, le jeudi suivant, Daniel Bouton, son PDG, confiera avoir vécu "les jours les plus longs de sa vie".


Cinq jours pendant lesquels une cellule de crise composée de l'état-major de la Société générale, du gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, et du secrétaire général de l'Autorité des marchés financiers (AMF), Gérard Rameix, a bâti, dans le plus grand secret, sans en avertir l'Etat, le plan qui devait sauver la banque.

C'est vendredi 18 janvier que tout commence, dans la salle des marchés. Au cœur du quartier d'affaires de La Défense, à Nanterre (Hauts-de-Seine). Ce matin-là, lors d'une inspection de routine, un contrôleur de la banque découvre une transaction "étrange". Un ordre d'achat a été passé, pour lequel il n'existe aucune contrepartie, aucun vendeur. Le contrôleur s'en inquiète auprès de son auteur, Jérôme Kerviel. Sa réponse, "hors sujet", éveille ses soupçons.

"INFORMATIONS AU COMPTE-GOUTTES"

Le contrôleur creuse, le questionne à nouveau. La deuxième réponse, plus obscure encore, alimente ses doutes. Il avertit Jean-Pierre Mustier, le chef de la banque d'investissement et de marchés, alors à Londres. Celui-ci décide de rentrer à Paris sans attendre. Et découvre progressivement qu'il n'y a pas une transaction litigieuse mais des milliers, dissimulées méthodiquement, depuis plus d'un an, dans le système informatique de la banque.

Une bonne partie de la nuit, M. Mustier remonte le fil de ces opérations, une à une. Jusqu'à mettre au jour, samedi 19 janvier, après avoir confessé M. Kerviel 6 heures 30 durant, "l'inouï, l'inconcevable", selon les termes utilisés plus tard. "Ce fut laborieux, le trader lâchait ses informations au compte-gouttes", raconte un témoin. M. Mustier, atterré, n'a d'autre choix que d'informer son PDG.

Daniel Bouton est abasourdi. Lui, l'auteur du "rapport Bouton" sur la bonne gouvernance d'entreprise, toujours cité en référence, qui se prévaut d'être à la tête de l'une des entreprises les mieux gérées de France et fait la leçon à l'Etat dépensier, est pris au piège d'une fraude monumentale. Sans équivalence dans l'histoire de la finance mondiale.

Sa banque est au bord du gouffre. Le coup de fil qu'il doit passer, le lendemain, pour alerter les autorités de tutelle du secteur financier, a quelque chose de cruel et d'infamant.

Dimanche 20 janvier, la Banque de France, la Commission bancaire et l'AMF, le gendarme de la Bourse, sont mis au courant du danger que court la banque. Le choc est violent, la surprise totale. En pleine crise des subprimes, ces crédits immobiliers à risques américains, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, avait obtenu des assurances, le vendredi précédant, qu'il n'y aurait pas d'accident grave dans les banques françaises.


Il s'était entretenu du sujet avec le directeur général de BNP Paribas, Baudouin Prot, et avec le numéro deux de la Société générale, Philippe Citerne. Celui-ci avait semblé serein, malgré une exposition de 2 milliards d'euros aux subprimes. A ce moment-là M. Citerne ignorait tout de la catastrophe à venir.

"RISQUES DE FUITE"


La fraude change tout. Comprenant que les difficultés de la Société générale font courir un risque financier grave à l'économie française, les autorités bancaires gardent l'histoire secrète. Le temps d'élaborer un plan de sauvetage : la revente des 48 milliards d'engagements pris par son trader et sa recapitalisation, devenue vitale. La moindre fuite, estiment-ils, en compromettrait la bonne fin.

L'Etat sera donc alerté plus tard. "Dès que le politique est averti, les risques de fuite sont bien plus importants, justifie un proche de la cellule de crise, à l'Elysée, on n'appelle pas directement le président mais ses conseillers, alors, comprenez…"


Le conseil d'administration de la Société générale se réunit dans l'urgence. M. Bouton présente sa démission. Elle est refusée par des administrateurs qui, raconte-t-il, "m'ont demandé de gérer cette crise jusqu'au bout".


Du lundi 21 au mercredi 23 janvier, le "cabinet secret" travaille nuit et jour, pour régler l'affaire au plus vite. Lundi matin, juste avant qu'ils soient revendus, les investissements du trader représentent une perte théorique de 1,4 milliard d'euros. Un choc gérable. La Société générale se donne trois jours pour "liquider" l'affaire sans attirer l'attention.

Mais rien ne se passe comme prévu. Sur les marchés, la crise des subprimes vire à la panique. Lundi, à 8 h 30, les Bourses d'Asie plongent. A 9 h 30, l'Europe suit. Le "mini-krach" dure deux jours pendant lesquels la Générale écoule, coûte que coûte, l'essentiel des 48 milliards.

Le plongeon des marchés amplifie la perte de la banque. Ou l'inverse. Car les ventes massives de la Générale accentuent la chute des Bourses européennes. A l'heure des comptes, le "trou" est cinq fois plus élevé que prévu : 4,9 milliards d'euros. Avant de rendre l'information publique, M. Bouton informe l'Etat : le ministère des finances, Matignon, l'Elysée.


Nicolas Sarkozy est personnellement mis au courant par la ministre de l'économie, Christine Lagarde, au sortir du conseil des ministres. M. Fillon regrettera plus tard publiquement, d'avoir été averti si tard.

Jeudi 24 janvier, à 11 h 30, vient l'heure des explications publiques. Lorsqu'il se présente aux médias, M. Bouton, marqué par plusieurs nuits sans sommeil, est ébranlé mais décidé à faire face. Il a le sentiment d'avoir sauvé sa banque du pire – la faillite et la perte de son indépendance – et mieux, de l'avoir remise sur les rails, grâce à une recapitalisation garantie par deux banques américaines, JPMorgan et Morgan Stanley.

Lorsqu'il prend la parole, ses mots ne sont pas assez forts pour "charger" le trader, qu'il décrira plus tard sur l'antenne de France Info comme "un escroc", peut-être "un terroriste". Pourtant, vite, le doute s'installe. Où est le trader ? Est-il en cavale ? "Je ne sais pas", répond M. Bouton. La banque a-t-elle porté plainte ? "Nous nous apprêtons à le faire", dit-il, hésitant. Quels sont les griefs ? "Nous ne savons pas encore."



Les banques concurrentes s'interrogent, comme les experts des marchés et des risques. Ils estiment impossible que le trader soit passé au travers de tous les contrôles. "En salle des marchés, nous sommes contrôlés dix fois pas jour, indique un trader, les bureaux en open space [espace ouvert] ne laissent aucune intimité."


"IL N'A JAMAIS PERDU SAUF LES DERNIERS JOURS"

M. Kerviel a beau être décrit comme un pirate informatique exceptionnel qui se serait procuré les mots de passe de cinq applications informatiques différentes, il a beau être présenté comme expert des contrôles grâce à un début de carrière dans "le middle et le back office" (là ou se contrôlent toutes les opérations), les explications peinent à convaincre.

"Il reste beaucoup de mystères", juge un ancien trader de la banque. M. Kerviel aurait acheté 140 000 ontrats sur l'indice Dax. "Aucun trader n'est habilité à en acheter autant, c'est très étonnant", indique cet ex-salarié de la Générale. Il n'arrive pas non plus à expliquer comment M. Kerviel a pu éviter de verser des acomptes sur les achats qu'il faisait. Sauf à être gagnant…


Et gagnant, M. Kerviel l'a bien été, selon plusieurs de ses collègues : "Il n'a jamais perdu sauf les derniers jours, affirme l'un d'eux, c'est pour ça qu'il a été chopé." Fin décembre, racontent-ils, ses gains étaient même "hallucinants", de l'ordre de 1,5 milliard d'euros. "Il se disait à la Générale que dans son département, ils avaient fait des performances exceptionnelles. Et qu'ils se partageraient un bonus record."


Ainsi, peut-être, se dévoile le mobile de M. Kerviel. Pour se faire une place, le jeune trader devait se démarquer en gagnant de l'argent. Beaucoup d'argent. "Dans la salle des marchés, soit t'es bon, soit tu pars. Il faut être autonome, confie un trader. Si autonome que certains en deviennent ingérables. Même Daniel Bouton n'a pas prise sur eux. Leur chef gagne trois fois plus que lui !"


M. Kerviel cherchait-il à en faire plus que les autres ? Technicien d'origine, il gagnait 100 000 euros par an, "une misère" pour un trader. "Il y a beaucoup de mépris dans les salles des marchés. C'est très élitiste, tous ont fait Polytechnique ou Centrale. Jérôme venait de l'université de Lyon, même pas Dauphine !", insiste un ancien collègue, parti fin 2006 écœuré par ces conversations incessantes sur l'argent, les bonus, l'arrogance des traders de la "SocGen".

L'affaire, désormais, va se régler en justice. M. Kerviel a été mis en examen, lundi 28 janvier, pour "abus de confiance, faux et usage de faux, introduction dans un système de traitement automatisé de données". Et le dossier devient politique. "Une telle affaire ne peut pas rester sans conséquences s'agissant des responsabilités (…) y compris au plus haut niveau", a déclaré M. Sarkozy.

Claire Gatinois et Anne Michel


Communiqué du Conseil d'Administration de la Banque Centrale de Tunisie, réuni le 29 Janvier 2008

La conjoncture internationale a été caractérisée, au début de l’année 2008, par la montée des craintes concernant la récession de l’économie américaine, suite à la persistance de la crise des crédits immobiliers à hauts risques, ce qui a provoqué de fortes perturbations sur les bourses mondiales. Compte tenu de ces évolutions, la Réserve fédérale américaine a procédé d’urgence à une réduction de son taux d’intérêt directeur de 75 points de base et ce, en plus du plan de relance économique décidé par le gouvernement américain. Néanmoins, la situation difficile vécue dernièrement par le groupe « Société Générale » a ravivé le climat d’instabilité sur les marchés financiers, malgré les mesures prises sur les plans monétaire et économique.

Au niveau national, les résultats enregistrés en 2007 ont été conformes aux objectifs fixés. Toutefois, l’environnement mondial instable, caractérisé par la multiplication des indicateurs de ralentissement de la croissance, en particulier aux Etats-Unis, la poursuite de la hausse des prix des produits de base et par le maintien de ceux des hydrocarbures à des niveaux élevés, engendre des pressions sur les perspectives de croissance économique et sur les équilibres globaux pour l’année 2008.

La résorption de ces pressions nécessite la poursuite des efforts afin d’intensifier les programmes de mise à niveau dans tous les secteurs et de mieux exploiter les capacités disponibles dans le secteur agricole et les activités orientées vers l’exploitation, l’amélioration de la productivité et la compression des différentes composantes de coûts pour préserver les équilibres intérieurs et extérieurs, et maintenir le déficit budgétaire et celui de la balance des paiements courants au niveau des prévisions du budget économique.

Au plan monétaire, les efforts de la Banque Centrale seront concentrés sur la poursuite de la maîtrise du rythme de progression de la masse monétaire. Dans ce cadre, la Banque Centrale a déjà procédé au relèvement du taux de la réserve obligatoire de 3,5% à 5%, en vue de réduire l’excédent de liquidité bancaire et maîtriser l’inflation sachant que celle-ci n’a pas dépassé 3,1%,pour l’année 2007.

Pour ce qui est de l’évolution du dinar sur le marché des changes, depuis le début de l’année et jusqu’au 25 janvier 2008, elle fait ressortir une appréciation du dinar de 0,6% par rapport au dollar américain et une baisse de 0,1% vis-à-vis de l’euro.

A la lumière de ces évolutions, le Conseil d’Administration recommande d’assurer un suivi continu de la conjoncture économique mondiale ainsi que des fluctuations des marchés financiers afin d’œuvrer à contenir leurs répercussions sur l’économie nationale et décide de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur.